Nourrir la Vie

suite de l'article de Jo delAmor


Laisser la vie mener la danse
Le Changement de Cap invite à se détourner radicalement des systèmes et des sociétés qui ont conduit à la destruction de la vie et à se tourner vers des systèmes et des sociétés capables de maintenir et de contribuer à la vie, à la régénération et au bien-être.

Dans Coming Back to Life, le Changement de Cap est décrit comme impliquant "l'émergence de réponses humaines nouvelles et créatives qui permettent la transition d'une société de croissance industrielle à une société qui préserve la vie". Cette description implique que le Changement de Cap soit quelque chose que les humains sont en train de faire ; qu'il s'agit d'une construction de la conception et de la prise de décision humaine.

Tout en reconnaissant qu'un changement radical de la société humaine est un aspect essentiel du Changement de Cap, je vis et je comprends le Changement de Cap comme un processus de transformation beaucoup plus vaste guidé par l'Inter-être de la Vie. Bien sûr, dans notre Inter-être, les humains font partie de ce processus. Nous sommes affectés par ce processus et nous pouvons y contribuer ou essayer de combattre le BAU. Mais nous ne sommes pas en charge du processus. C'est la Vie elle-même qui dirige le processus.

Outre la simple reconnaissance du bon travail des personnes nourricières dans le cadre du Changement de Cap, la dimension de l'épanouissement de la vie place les humains au service de la vie - contribuant activement à la poursuite de la vie tout en suivant les directives directes de la vie.

Lorsque nous nous consacrons au travail de Nourrir la Vie - sous l'une de ses nombreuses formes - nous devenons des étudiants de la vie. Pour être nourricier·ère, il faut être attentif·ve et apprendre à répondre aux besoins des êtres vivants dont on s'occupe, de manière physique et pratique. Cela exige d'être en contact direct et intime avec la Vie, de se salir les mains et de ressentir le caractère précieux et mortel de la vie et de la mort au sein de cet inter-être complexe. En nous rendant humblement au service de la Vie en tant que nourriciers·ères, nous nous écartons du chemin et laissons la place à l'intelligence durable et à la sagesse émergente de la Vie elle-même pour nous guider dans cette transformation.

Les sociétés qui soutiennent la vie... sont et ont toujours été créées par la sagesse vivante de la Terre.
Il s'agit là d'un point de vue essentiel pour notre travail dans le cadre du Changement de Cap. Les sociétés qui soutiennent la vie ne seront pas créées par les êtres humains grâce à leur intellect abstrait ou à leur intelligence, comme si nous étions des architectes concevant une nouvelle structure sur un terrain vide et sans vie. Les sociétés qui soutiennent la vie (c'est-à-dire les cultures prospères) sont et ont toujours été créées par la sagesse vivante de la Terre. Elles sont la Terre vivante qui s'exprime en tant qu'être, dans toute sa diversité et sa beauté.

Se reconnecter à la vie
Il existe d'innombrables exemples de sociétés qui soutiennent la vie dans toutes les parties du monde, tout au long de l'histoire de l'humanité - certaines perdurent encore aujourd'hui, malgré les assauts de la colonisation. Ces sociétés émergent de la Terre par l'intermédiaire des communautés humaines lorsque nous nous consacrons au service de la vie et que nous sommes profondément liés à la Terre.

L'un des défis dévastateurs de notre époque est l'intensité avec laquelle ce lien a été rompu par tant de personnes. La déconnexion et l'aliénation généralisées de la vie qui ont résulté de siècles de colonisation, d'impérialisme et d'industrialisation ont fortifié une société dominante qui s'éloigne de la vie, s'impose à la vie et repose sur l' illusion que les humains sont aux commandes.

L'humilité au service de la Vie nourricière subvertit cette illusion et constitue un moyen profond de guérir et de réparer cette déconnexion. En redevenant intime avec les modes de vie et la sagesse du monde vivant, en prenant soin des êtres vivants, des écosystèmes et des communautés, nous nous ouvrons - personnellement et collectivement - à l'émergence d'une orientation favorable à la vie.

La vie au centre
Lors d'une interview pour le podcast Emerald, Tyson Yunkaporta, universitaire et auteur autochtone, a déclaré : "La mère et l'enfant sont au centre de tout. Si votre société n'est pas construite autour de cela, elle échouera. Et si votre société est hostile à cette relation, elle fera pire qu'échouer. Elle détruira tout.”

Construire une société autour de ce centre, c'est, par essence, la construire au service de la Vie. La mère et l'enfant sont l'expression de la continuité de la vie. Lorsqu'ils sont considérés comme l'épine dorsale des cultures et des communautés, les structures sociales, économiques, technologiques et politiques de la société sont conçues pour nourrir la vie, favoriser le bien-être et contribuer à la régénération. Les sociétés orientées de cette manière sont par nature porteuses de vie, car elles servent la qualité et la continuité de la vie.

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Jo delAmor est une mère, une coach et une animatrice du Travail qui Relie qui a consacré plus de vingt ans à la prise en charge des enfants et de leurs familles. Elle est l'auteur de Raising Children in the Midst of Global Crisis : A Compassionate Guidebook for New Paradigm Parenting. (pas encore traduit en français – traduction du sens du titre : Élever des enfants au milieu d’une crise planétaire : un manuel compassionnel pour être parent dans le nouveau paradigme)

Son programme signature pour le Travail qui Relie, “Parenting in Tumultuous Times” (Élever des enfants dans des temps tumultueux) est une expérience pratique, engageante et de soutien pour les parents en ces temps de crises mondiales convergentes.


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